🇰đŸ‡Č Opposition oĂč comment Ɠuvrer contre soi-mĂȘme ?

L’opposition comorienne a failli incontestablement. Elle s’est complĂštement auto-sabordĂ©e durant le processus Ă©lectoral. L’échec a commencĂ© dĂšs les Assises et le rĂ©fĂ©rendum. L’opposition qui se gargarisait de tirer ses forces sur l’accompagnement de la majoritĂ© de la population comorienne, a fini par afficher ses limites et se brĂ»ler les ailes.

Tout d’abord, l’opposition comorienne a manquĂ© de leadership et de vision durant les deux ans et demi de prĂ©sidence Azali Assoumani. En rĂ©alitĂ©, lĂ  oĂč le chef de l’État actuel a rĂ©sistĂ© dix ans durant dans l’opposition sans jeter des pierres ni enflammer des rues, les politiciens qui rejettent le rĂ©gime n’ont pas rĂ©ussi Ă  rĂ©sister pendant deux ans. Ils se sont donc jetĂ©s dans la manipulation, l’improvisation pour aboutir Ă  un seul et unique objectif, dĂ©loger Azali.

Sauf que l’échec est venu du fait que les membres de l’opposition, dans leurs diffĂ©rentes dĂ©clarations, l’on avait compris que mĂȘme avec un dĂ©part du prĂ©sident, l’opposition n’aurait pas eu un consensus pour porter l’un des leurs Ă  la prĂ©sidence, chacun se battant pour ses propres intĂ©rĂȘts. Preuve en est que Salim Saadi, un candidat de l’opposition, a pourtant affirmĂ© que cette opposition comorienne « est en train de mentir aux Comoriens ».

ArrivĂ© le moment de dĂ©poser les candidatures, face Ă  un seul candidat, les leaders qui prĂŽnaient le « tout sauf Azali » n’ont pas rĂ©ussi Ă  se mettre d’accord pour envoyer un, deux ou trois candidats. C’est lors de cette pĂ©riode que l’on a compris qu’en fait, pour les membres de l’opposition, le mot d’ordre Ă©tait « Ă©jectes-toi que je me mette Ă  ta place ».

Certes ces douze candidats ont voulu leurrer les Comoriens en annonçant partout qu’ils se reconnaissaient dans un seul combat mais force Ă©tait de constater que chacun peaufinait son plan personnel pour l’emporter. La stratĂ©gie Ă©tait donc vouĂ©e Ă  l’échec dĂšs le dĂ©but et certains d’entre-deux n’ont pas cessĂ© de le clamer.

Le summum de l’auto-sabordage a Ă©tĂ© atteint le jour mĂȘme du scrutin. Sentant que la claque qu’ils allaient subir risquait d’ĂȘtre monumentale, aprĂšs qu’ils aient reconnu le dĂ©roulement paisible du vote le matin- l’aprĂšs-midi venu, ils se sont mis Ă  saccager les bureaux, Ă  casser les urnes et Ă  appeler leurs soutiens Ă  faire de mĂȘme.

En demandant Ă  leurs assesseurs de vider les bureaux de vote, les candidats –promis Ă  une lourde dĂ©faite depuis le dĂ©but de la campagne- voulaient clairement saborder le processus. Mal leur en a pris dans la mesure oĂč, ils n’ont pas pu voir plus loin que leur nez. Comment comprendre que douze candidats se sont empressĂ©s Ă  saccager et Ă  interrompre le processus dans leurs fiefs, lĂ  oĂč, ils Ă©taient certains d’emporter les voix. Ils auraient pu cibler les bastions qui leurs sont dĂ©favorables mais fort heureusement pour le candidat Azali Assoumani –qui ne s’était pas reposĂ© sur ses lauriers – a bĂ©nĂ©ficiĂ© de l’apport de cette opposition qui a voulu en finir avec elle-mĂȘme.

La majoritĂ© des Comoriens Ă©tant acquis Ă  la cause du candidat du pouvoir en plus des tergiversations et de la stratĂ©gie d’automutilation de l’opposition, les rĂ©sultats dĂ©finitifs de la prĂ©sidentielle ne pouvait aucunement ĂȘtre diffĂ©rents de la rĂ©alitĂ© et de la volontĂ© exprimĂ©e par les Ă©lecteurs.


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