Lâopposition comorienne a failli incontestablement. Elle sâest complĂštement auto-sabordĂ©e durant le processus Ă©lectoral. LâĂ©chec a commencĂ© dĂšs les Assises et le rĂ©fĂ©rendum. Lâopposition qui se gargarisait de tirer ses forces sur lâaccompagnement de la majoritĂ© de la population comorienne, a fini par afficher ses limites et se brĂ»ler les ailes.
Tout dâabord, lâopposition comorienne a manquĂ© de leadership et de vision durant les deux ans et demi de prĂ©sidence Azali Assoumani. En rĂ©alitĂ©, lĂ oĂč le chef de lâĂtat actuel a rĂ©sistĂ© dix ans durant dans lâopposition sans jeter des pierres ni enflammer des rues, les politiciens qui rejettent le rĂ©gime nâont pas rĂ©ussi Ă rĂ©sister pendant deux ans. Ils se sont donc jetĂ©s dans la manipulation, lâimprovisation pour aboutir Ă un seul et unique objectif, dĂ©loger Azali.
Sauf que lâĂ©chec est venu du fait que les membres de lâopposition, dans leurs diffĂ©rentes dĂ©clarations, lâon avait compris que mĂȘme avec un dĂ©part du prĂ©sident, lâopposition nâaurait pas eu un consensus pour porter lâun des leurs Ă la prĂ©sidence, chacun se battant pour ses propres intĂ©rĂȘts. Preuve en est que Salim Saadi, un candidat de lâopposition, a pourtant affirmĂ© que cette opposition comorienne « est en train de mentir aux Comoriens ».
ArrivĂ© le moment de dĂ©poser les candidatures, face Ă un seul candidat, les leaders qui prĂŽnaient le « tout sauf Azali » nâont pas rĂ©ussi Ă se mettre dâaccord pour envoyer un, deux ou trois candidats. Câest lors de cette pĂ©riode que lâon a compris quâen fait, pour les membres de lâopposition, le mot dâordre Ă©tait « Ă©jectes-toi que je me mette Ă ta place ».
Certes ces douze candidats ont voulu leurrer les Comoriens en annonçant partout quâils se reconnaissaient dans un seul combat mais force Ă©tait de constater que chacun peaufinait son plan personnel pour lâemporter. La stratĂ©gie Ă©tait donc vouĂ©e Ă lâĂ©chec dĂšs le dĂ©but et certains dâentre-deux nâont pas cessĂ© de le clamer.
Le summum de lâauto-sabordage a Ă©tĂ© atteint le jour mĂȘme du scrutin. Sentant que la claque quâils allaient subir risquait dâĂȘtre monumentale, aprĂšs quâils aient reconnu le dĂ©roulement paisible du vote le matin- lâaprĂšs-midi venu, ils se sont mis Ă saccager les bureaux, Ă casser les urnes et Ă appeler leurs soutiens Ă faire de mĂȘme.
En demandant Ă leurs assesseurs de vider les bureaux de vote, les candidats âpromis Ă une lourde dĂ©faite depuis le dĂ©but de la campagne- voulaient clairement saborder le processus. Mal leur en a pris dans la mesure oĂč, ils nâont pas pu voir plus loin que leur nez. Comment comprendre que douze candidats se sont empressĂ©s Ă saccager et Ă interrompre le processus dans leurs fiefs, lĂ oĂč, ils Ă©taient certains dâemporter les voix. Ils auraient pu cibler les bastions qui leurs sont dĂ©favorables mais fort heureusement pour le candidat Azali Assoumani âqui ne sâĂ©tait pas reposĂ© sur ses lauriers â a bĂ©nĂ©ficiĂ© de lâapport de cette opposition qui a voulu en finir avec elle-mĂȘme.
La majoritĂ© des Comoriens Ă©tant acquis Ă la cause du candidat du pouvoir en plus des tergiversations et de la stratĂ©gie dâautomutilation de lâopposition, les rĂ©sultats dĂ©finitifs de la prĂ©sidentielle ne pouvait aucunement ĂȘtre diffĂ©rents de la rĂ©alitĂ© et de la volontĂ© exprimĂ©e par les Ă©lecteurs.
